Cat’s Corner Exchange (CCX) 2025 : la musique jazz pour provoquer la danse

©Alain Wong

Du 24 au 26 octobre se tiendra la 17e édition du Cat’s Corner Exhange (CCX) dans les studios de l’école de danse du même nom. Festival de musique live, le CCX accueillera, dans une ambiance d’Halloween, neuf formations orchestrales du swing à la soul, en passant par le rythm&blues et le tradjazz. Un florilège sonore qui attire des danseurs de toute l’Amérique du Nord.

« Le premier CCX avait pour but de souligner les 10 ans de la CommunautĂ© Cat’s Corner, en 2008. Dans ces annĂ©es-lĂ , c’était la mode de proposer des « exchanges », des Ă©changes : chaque ville importante pour la communautĂ© swing organisait son Ă©vĂ©nement pour rĂ©unir les artistes musicaux et de la danse », explique HĂ©lène Bernardot, directrice gĂ©nĂ©rale de l’école de danse depuis seulement quelques semaines, mais qui a travaillĂ© comme codirectrice toute l’annĂ©e dernière, aux cĂ´tĂ©s d’AnaĂŻs SĂ©kinĂ©. Ainsi ces soirĂ©es visaient Ă  la fois Ă  Ă©changer entre danseur.euse.s social.e.s, Ă  fĂŞter, mais pas seulement. « C’était aussi une façon d’apprendre, d’aller cherche des ateliers auprès des ainĂ©s de la danse, comme Frankie Manning par exemple, et de voyage. C’était avant que YouTube existe », prĂ©cise Megan Sydiaha, coordination gĂ©nĂ©rale de l'Ă©vĂ©nement et prochainement coordonnatrice artistique de la CommunautĂ© Cat’s Corner.

Ainsi, depuis bientôt 17 ans, Cat’s Corner met en place cet échange au mois d’octobre, toujours dans une ambiance d’Halloween. « On décore les lieux, tout le monde se déguise, c’est vraiment comme un house party, mais avec des gens qui parlent toutes les langues, qui viennent des États-Unis et du Canada anglophone », explique Hélène. En effet, le CCX est un événement très populaire pour la communauté swing d’ici, mais aussi d’ailleurs. L’an dernier, plus de 450 personnes ont assisté à l’événement. « Du jamais vu » pour Cat’s Corner.

Cette année encore, l’équipe derrière le CCX espère attirer un grand public, et ce grâce à une programmation variée, autant dans la grande salle de bal en bas que dans l’espace en haut de leurs locaux. Des cours d’initiation au lindy hop, au balboa, un prix pour le meilleur costume, un apéro avec du thé et des biscuits, un brunch. Le tout entouré de musiques live et de danse. « Cette année, les musiciens rendent hommage à Lionel Hampton, Illinois Jacquet, Count Basie, Duke Ellington et Chick Webb. « Ça danse tout le temps, en bas comme en haut, mais les gens peuvent aussi venir regarder, chiller, boire un verre entre ami.e.s. C’est aussi très familial et intergénérationnel. Beaucoup d’enfants sont présents », décrit Hélène. Le samedi aura aussi lieu une compétition, le Jedi Mix & Match. « C’est un concept de compétition très commune dans le monde du swing. On rentre seul sur scène et on est matché avec un partenaire, explique Megan. Mais là, la particularité est que les danseur.euse.s ont les yeux bandés. C’est incroyable à regarder, à la fois très beau et créatif ».

©Alain Wong

Aller plus loin

Chaque annĂ©e, le CCX est un succès pour la communautĂ© swing, de MontrĂ©al et d’ailleurs. Cependant, la nouvelle directrice de Cat’s Corner aimerait pouvoir attirer un public plus large. « Dans un monde idĂ©al, tous les amateur.rice.s de musique jazz sont les bienvenu.e.s ainsi que toutes les personnes du quartier. Se retrouver entre nous, c’est vraiment très cool, mais la communautĂ© swing est très tournĂ©e sur elle-mĂŞme. Je dirai que 95% des gens prĂ©sents font partie les danseur.euse.s de lindy hop. On n’a encore de la difficultĂ© Ă  rejoindre le grand public, mais aussi des artistes d’autres disciplines, comme le streetdance ou les danses latines par exemple. Elles sont des danses afrodescendantes, comme les danses jazz », exprime HĂ©lène. Pour pallier cela, le CCX propose cette annĂ©e une soirĂ©e « pour mettre en valeur les danses sociales latines » avec des bands de jazz caribĂ©ens et latins. Les danseur.euse.s de salsa et bachata sont les bienvenu.e.s.  

Pour participer Ă  l’évĂ©nement, il est possible de se procurer divers billets : pour un atelier seulement, pour la journĂ©e, ou pour toute la fin de semaine. « Un des buts de Cat’s Corner et de tous les Ă©vĂ©nements qu’on organise, c’est de rendre accessible la danse. Que tout le monde puisse danser Ă  prix rĂ©duit », affirme Megan. Pour la nouvelle directrice, cet Ă©vĂ©nement est aussi important, car il aide l’OBLN Ă  payer son loyer. « C’est très peu cher comme Ă©vĂ©nement, conclut-elle. Ça inclut quand mĂŞme neuf bands, 3 jours de festivitĂ©s avec de la nourriture, une ambiance folle et un plancher de danse de qualitĂ© ».

École Cat’s Corner, des faits et des chiffres

Créée en 1998 à Kingston par Fred Ngo, puis rapatrié à Montréal

P

rès d’une trentaine de cours par semaine
Une trentaine de professeurs
Une quarantaine de bénévoles
10 DJ
12 bands réguliers
250 à 300 étudiants
Depuis 20 ans, une soirée de danse sociale tous les vendredis, le Dowtown Stomp

https://www.catscorner.ca/

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