Festival 100Lux : Célébrer les communautés du streetdance 

Du 21 au 27 avril, l’organisme de service dédié au streetdance à Montréal présente son festival. Battles, ateliers, créations, celui-ci prendra vie de l’Espace Sans Luxe à la Place des arts en passant par Tangente et Le Belmont. Un moment idéal pour comprendre l’ADN de 100Lux, mais aussi découvrir les diverses communautés du streetdance à Montréal. 

« On s’est amusé à regarder de vieilles éditions du festival et au final, on ne sait même pas combien il y en a eu (rires) ! Au début, il y avait les créations sur scène seulement et par la suite, on y a rattaché des activités pour que ça devienne un festival. Quelques années plus tard, on a décidé de séparer les Soirées 100Lux, mais cette année, on a tout refusionné », décrit Christina Paquette, codirectrice artistique et générale de l’organisme depuis 2021. 

Ainsi, dès les débuts de 100Lux, en 2012, l’équipe voulait créer ses propres événements pour rassembler les communautés, mais aussi le public. « Ça permet vraiment de montrer un beau paysage, de comprendre comment l’écosystème montréalais fonctionne en lien avec le steetdance et les facettes que chaque danseur peut prendre », explique-t-elle. Ainsi, il peut être un interprète, un créateur, diffuseur, organisateur de battle, invité, DJ, host ou encore juge. « On couvre tous les rôles disponibles et ça nous permet de desservir une bonne partie des communautés. Au final, 100Lux est un organisme de services et c’est ça notre stamp ! », ajoute-t-elle. 

Des nouveautés 

Cette année, quelques nouveautés s’ajoutent à la programmation, notamment la journée « Syncopated Rootz », un afterparty au milieu de la semaine, après deux ateliers. « On trouvait ça le fun de pouvoir célébrer les racines de la culture hip-hop, d’où le streetdance vient alors on propose deux ateliers, un avec Hurrikane qui fait du locking, le premier streetdance qui a existé, et Chester Whitmore qui propose un atelier d’authentic jazz. Tous les styles reliés au streetdance découlent de cette culture », raconte la co-directrice. Le festival de CatsCorner ayant lieu en même temps que le Festival 100Lux, les deux organismes ont proposé à leur invité, M. Whitmore, de participer aux deux événements. « On s’est assuré de s’aider mutuellement, chacun dans nos propositions. Et ça faisait tellement de sens d’avoir cette figure emblématique avec nous  », explique Christina. Au afterparty, on retrouvera 3 DJ locaux qui sont « vraiment présents et impliqués dans leur communauté » : DJ Namco, DJ Sovann et DJ Blackgold. « L’idée était de valoriser ces danseurs qui endossent aussi le rôle de DJ et aussi donner une place aux femmes, et à l’afrodescendance en proposant à Mithra (DJ Blackgold) de participer », poursuit Christina. 

L’an dernier, 100Lux avait dévoilé InterTwine comme projet pilote. Après avoir évalué les bons et mauvais coups, l’équipe revient en force avec ce battle qui combine beatmakers et streetdancers. « Cette année, InterTwine va être plus complet, va donner plus d’importance et de temps à chaque duo danse/musique donc ça va être un bon climax à la semaine ! », pense Christina. 

Enfin, pour la toute première fois, le festival 100Lux offrira un espace au ballroom à travers un mini kikiball. « On voulait honorer le partenariat qu’on a récemment conclu avec la communauté du ballroom et montrer aussi au public comment elle fonctionne. C’est un caneva vraiment différent de nos soirées habituelles. C’était aussi important pour nous de donner une place aux communautés marginalisées ». Comme les autres éditions, les Soirées 100Lux, fusionnées pour la première fois au Festival, proposeront 4 soirées de créations, cette année conceptualisées par 5 chorégraphes issus du streetdance. Sélectionnés par un jury de pairs « représentatif de l’ensemble du streetdance et de ses générations », ces derniers ont carte blanche lors de ces soirées. « La petite nouveauté cette année, c’est qu’on va avoir accès à un café bar où chaque chorégraphe va pouvoir concevoir son installation. Documents, textures, vidéos … chacun a vraiment une approche différente. Le public pourra toucher, voir ou observer les traces de leur création et ça va créer une atmosphère aussi avant le show », décrit-elle. 

Certaines de ses créations, notamment Flux de Élie-Anne Ross, dite Rawss, ont eu la chance de se développer ailleurs. « Elle l’a présenté il y a deux ans aux Soirées 100Lux et depuis, elle a beaucoup bougé avec, à Vancouver, là, elle est en Italie et elle sera à Parcours Danse cet automne. Ça fait chaud au cœur et c’est un exemple parmi d’autres. C’est ce qu’on souhaite aussi avec les Soirées 100Lux », affirme Christina. Pour compléter ces nouveautés, un battle whacking/house et un de hip-hop auront lieu en début de semaine. 

Attirer un public varié 

Le festival 100Lux rassemble les danseurs des différentes communautés du streetdance, mais pas seulement. Depuis que l’organisme a déménagé sur Parc il y a trois ans, le festival attire aussi un public de quartier. « On a fait du démarchage avec les arrondissements, les centres communautaires et de jeunes et ils sont vraiment nombreux à venir aux événements et à participer aux activités, dit Christina. C’est important aussi pour nous de proposer du gratuit et de s’assurer ainsi de l’accessibilité, surtout dans le contexte actuel avec l’inflation notamment ». 

Grâce au partenariat mis en place avec Tangente depuis 2019, les Soirées 100Lux accueillent aussi le public du diffuseur, « une belle rencontre entre deux publics différents ». Même constat pour la soirée InterTwine où plusieurs publics ne font plus qu’un. « La communauté des beatmakers et des rappeurs est présente. On a réussi à trouver un élément qui rassemble beaucoup de composantes de la culture hip-hop. C’est vraiment le fun ». 

Ainsi, au fil des éditions, l’équipe de 100Lux se réjouit d’avoir un public varié, et intergénérationnel à ces événements, tant gratuits que payants. « L’an dernier, 5 ou 6 mesdames dans la soixantaine sont juste arrivées à un événement et se sont assises à côté de jeunes et de familles avec de jeunes enfants. C’était magnifique. Je me suis vraiment dit qu’on était en train d’établir quelque chose de riche », se souvient la co-organisatrice du festival. 

100Lux à l’international 

Pour la toute première fois, 100Lux s’exporte à l’international et produit un événement d’envergure. L’organisme a en effet été approché par le Centre national des arts, à Ottawa, pour participer cette année à l’exposition mondiale qui aura lieu à Osaka, au Japon, fin juillet. « L’idée était de créer une opportunité de danse là-bas et faire découvrir la culture canadienne aux Japonais », élabore Christina. Ainsi, avec la fondatrice de l’organisme et complice de toujours Munezero Axelle, elles ont décidé de prendre le concept de Creative Boost, un battle annuel organisé par l’organisme, pour l’amener ailleurs. « On s’est dit que ce serait intéressant de combiner un danseur canadien et un danseur japonais. Ensemble, sur place, ils vont échanger, répéter, apprendre à se connaître puis ils vont battle ensemble, décrit-elle. C’est vraiment rare de pouvoir team up et construire quelque chose avec un partenaire avant un battle. Ça va être une rencontre des cultures vraiment intéressante ». En plus des 8 streetdancers et de l’équipe 100Lux, cet événement aura pour DJ celui de Creative Boost, Shash’U et 7Starr comme host. Hoi va quant à lui documenter sur place cette importante opportunité pour 100Lux. « On a assez hâte ! » conclut Christina. 

Festival 100Lux
Du 21 au 27 avril 
https://www.100lux.ca/festival-100lux

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